DOSSIER FOOTNC I L'impérativité de devenir des "ATHLETES"

Régulièrement, FOOTNC vous propose les « Dossiers FOOTNC », des enquêtes pointues ayant pour but d’ouvrir les débats. Aujourd’hui, FOOTNC se penche sur l’impérativité pour les joueurs calédoniens, s’ils veulent voir plus haut, de devenir des « athlètes » et à voir leur corps comme un « outil de travail ».

Le gabarit, un incontournable

Les exemples démontrant aujourd’hui l’importance des qualités athlétiques d’un joueur pleuvent. Lors des tests d’entrées à l’INF Clairefontaine, le centre Nationale de référence français pour la préformation, par lequel sont passés Thierry Henry, Hatem Ben Arfa et tant d’autres, est demandé avec précision la taille des parents des jeunes candidats. La raison : en faisant la moyenne des tailles des deux parents (+ 6cm chez les garçons), on arrive généralement à la taille future des jeunes adolescents. Ainsi, tout joueur voué a ne pas être grand de taille plus tard aura beaucoup moins de chance d’intégrer le très prestigieux centre de préformation français. Plus proche de chez nous, alors que l’espoir calédonien, Lues Waya, se cassait les dents il y a un an pour intégrer la réserve du FC Nantes Atlantiques, ces derniers viennent de faire signer un premier contrat professionnel à un attaquant de 23 ans qui évoluait en Nationale 2. Particularité de ce jeune congolais, il mesure 1m90 et en impose aux avant-postes. 

 

Des calédoniens lésés sur la question de la taille ?

Il faut être conscient des choses, pour s’y adapter au mieux. En effet, les calédoniens partent à la conquête du football de haut niveau avec un déficit de taille. Quand la moyenne de taille des hommes hollandais (Pays-Bas) est de 1,84m, celle des calédoniens est de 1,75m, 1,73 sur les Iles Loyautes et 1,74 dans le Nord (chiffre INSE 2015). Logiquement avec ces moyennes de tailles, les hollandais auront plus de chance de présenter des joueurs de football de grandes tailles que les calédoniens. Pour information également, la taille moyenne des joueurs de Ligue 1 française en 2023 était de 1,81m. Si tout ceci n’est en rien une fatalité, le football calédonien doit au moins en avoir conscience pour pouvoir compenser d’une autre manière.

 

La place de la musculation

Toutes proportions gardées, il suffit de voir la transformation physique d’un Kyllian Mbappe depuis ses 18 ans, pour vite comprendre que « haut niveau » rime aujourd’hui avec « athlète ». Plus gainés, plus développés musculairement, les joueurs vont plus vite, plus haut et résistent mieux aux impacts dans les duels. Autant de critères qui font qu’a toutes ambitions, il faut y mettre les moyens. Le joueur de football doit aujourd’hui voir son corps comme un outil de travail, et plus celui-ci sera développé, plus il aura de chance de pouvoir voir plus haut.

Georges Gope-Fenepej est un bon exemple de capacité physique au-dessus de la moyenne

Un outil de travail « à protéger »

Aujourd’hui, les clubs professionnels de football font passer d’innombrables tests aux jeunes candidats avant de leurs proposer des contrats. La raison ? Toute simple : comme on ferait le tour d’une voiture avant de l’acheter, les clubs professionnels de football ne veulent pas parier sur un joueur qui pourrait avoir un « défaut physique ». Entendez par là, qui pourraient avoir des blessures mal soignées l’empêchant à terme de devenir un joueur professionnel. Sur ce point là, les calédoniens, dont l’accès aux soins n’est pas toujours évident, doivent très largement progresser. On constate régulièrement une méconnaissance des différentes blessures du footballeur chez les calédoniens. Le simple « repos » est bien souvent le mot d’ordre, alors qu’une rééducation évitant les récidives, notamment pour les blessures musculaires, est très vivement recommandée. Une éducation et une sensibilisation à ce sujet, des joueurs voués à voir plus haut, à l’adolescence, pourrait certainement être salutaire pour eux à moyen terme.

Beaucoup de joueurs calédoniens jouent "strappés", signe souvent de blessure mal soignée

Ce fléau nommé « alcool »

Ce n’est pas un secret de polichinelle, à l’approche de la majorité, nombreux calédoniens découvrent l’alcool et ses consommations plus ou moins excessives. Et ça n’étonnera personne, l’alcool est un véritable fléau pour le footballeur et le sportif en générale. En dehors d’être à l’origine d’une prise de poids, ce dernier diminuerait de 30% les capacités physiques d’un joueur, même 3 jours après une consommation excessive d’alcool ! Ajouté à cela, un risque de blessure musculaire très accrue liée à la déshydratation occasionnée par l’alcool, il faut aujourd’hui choisir : boire ou ….voir plus haut. En effet, un joueur calédonien ne pourra pas espérer être au maximum de ses performances avec des consommations d’alcool excessives régulières. Ici, aussi une sensibilisation appuyée sur le sujet à l’adolescence pourrait s’avérer salutaire chez les jeunes espoirs de football calédoniens.